Escaladas en Bielsa y Ferias en Dax

CHAPITRE PREMIER : DU KIFKIF, DES CERVEZAS & DES BTR

>Ou le sud-ouest sera mis en valeur

>Ou Kif Kif évoquera une monstre ligne de 40m

>Ou 3 BTR seront remerciés

>Ou il sera question d’un TJ volant

>Ou les cervezas couleront à flot

Jeudi 3 août, 20h30, Rocher des Brunes, encore 27 degrés malgré l’heure tardive et une moiteur digne du sauna du MDL quand t’es sur la marche du haut, au fond et qu’un vieux a mis des huiles…

Bref, il faisait vraiment chaud ce qui, à ce point-là, est quand même assez rare ici ! Mais alors que je m’encordais pour rassurer ma conscience, survint un évènement encore plus rare que la canicule en soirée dans le plus aéré des spots du coin : Mon iPhone a vibré.

Bon, j’ai quelques amis et il vibre de temps en temps on va pas exagérer mais là, c’était anormal ! Du réseau au Fournel ? Putain mais quel demi-dieu est-il parvenu à faire passer un message jusqu’ici ?! Le héro se nomme TJ* et son message est encore plus improbable que tout ce que nous avons déjà vécu en 9 lignes : TJ veut aller grimper au frais, TJ veut aller grimper en Espagne…

Résumons : A ce stade du récit nous sommes encore dans le 05, nous avons toujours trop chaud, nous n’avons pas beaucoup avancé dans l’histoire et vous ne comprenez toujours pas le titre ! Je vous propose alors de lire le SMS dudit TJ :

« Holà Ben, ça te dit un combo Bielsa/Ferias la semaine pro ? En commençant par Bielsa pour des raisons pratiques ! »

Ni une, ni deux, je déboule du Fournel, je saute dans le TER 17758 et je retrouve TJ à Valence pour une nouvelle aventure qui flaire le traquenard autant qu’elle attise ma curiosité : « Bielsa » et « Féria » ? No conoce ! TJ voit bien que je suis pommé et il se marre en me gratifiant de réflexions Joanneso-existencialo-mystérieuses : « Tu vas voir, à Bielsa tu prends des bras, aux Ferias tu prends du gras » – Merci TJ.

Après avoir traversé la France d’Est en Ouest dans la Dacia flambant neuve de TJ, nous arrivons enfin dans la région qui fait prendre des bras, j’ai nommé la région Sobrarbe. Premières impressions : C’est sauvage, montagneux, plus encaissé que les Hautes-Alpes, ça sent l’Espagne mais pas trop et surtout : Y’a du caillou partout !!!

Après une première noche dans le camping Pineta nous sommes d’attaque dès 9h pour aller prendre des bras. Baignés depuis de longues années dans une culture M’Rockienne de l’air Ivorienne, je dois préciser que nous vouons à l’art bicepsique un culte passionnel poussé à l’extrême. Ce dernier peut parfois effrayer le grimpeur lambda davantage occupé à faire sécher ce morceau de bras pourtant très utile dans notre discipline de mule… Tout ça pour dire que quand nous sommes arrivés au pied de la falaise, TJ bavait comme un névrosé pendant que je convulsais de bonheur à la vue de ce qui se dressait en face de nous, pauvres lyonnais éduqués à la dalle de Neuville-sur-Ain : Un monstre dévers de calcaire jaune orangé hanté par des monstres lignes de 40m, une mer immense de colos allant de la micro-lame sculptée comme du corail à la masta-tufa qui rien qu’à la regarder offre un gain de 3cm au niveau du bibi…

Le ton est donné : Ici, ça penche

Les 5 prochains jours s’annonçaient grandioses alors même qu’en bons jeunes cons nous n’avions pas accordé le moindre intérêt aux 3 anciens qui rôdaient au pied de la face. Mais gardons le(s) meilleur(s) pour la fin…

Dès lors 2 options se sont offertes à nous pendant le séjour :

-Nous nommerons la première « méthode du client** qui veut se chauffer vite dans le style, démarrer en seconde et plier les (belles) classiques » :

En effet, le 7B+/7C de « JoeBar team » au centre du devers n’est pas à mettre entre les biceps du premier client venu ! Après un départ pêchu pour sortir d’un petit toit, la ligne vend du rêve : 35m de bacs à s’enquiller sans trop s’arrêter si vous êtes du genre bloqueur en quête d’un relais / en délayant toutes les 2 prises si vous êtes plus en mode falaisiste pur et abusément lent ! A noter la présence d’une arquée main droite sous le relais de la L2 en 7c : Après 35m de pinces et colos, arrêtez d’être un Playmobil et penser à ramener le pouce…

Si comme nous JoeBar vous a donné envie de poser vos valises pour 3 semaines, c’est qu’il est temps d’aller prendre votre « Visa pour Bielsa » 8a. Encore un bijou de continuité, encore des colos mais avec beaucoup moins de pieds et une lecture un peu plus… complexe ! C’est au terme d’un bon fight que nous plions la ligne à vue, l’affutage « Princes-sous-marque-qui-s’effritent et jamon serrano de Ainsa » semble fonctionner à plein régime…

Enfin, gros coup de cœur pour le trio de 8a/8a+ « Aurore boréale », « Humphrey » et « Team BTR » ! Les 3 valent le détour ! La première est foireuse dans le final et la deuxième ravira les amateurs d’inversée à remonter si tant est que leur vision périphérique au niveau du pied droit soit réactive, mais je n’ai rien dis… La troisième, le projet de JC, a tout d’une king-line : un début physique sur colos, un ramené en pince stratosphérique au milieu pour enchainer sur une dizaine mouvs de rési et un final bien à doigts dans un rocher noir-orangé sortit du fond des âges…

Le gaz de la marche d’approche : tu vas voir que tu vas les serrer ces p****** de barreaux

-La seconde option est celle du « binaire fainéant, vacancier et attiré par les vasques d’eau turquoise ». Vous l’auriez deviné, elle fut notre préférée pendant le trip. Présentation de cette méthode à travers les 2 épisodes les plus marquants de la série Game of Bielsa : « L’épopée de Kif Kif » & « Le cri de TJ » …

Vous l’aurez compris : déblayage du projet le matin et finition du travail le soir sont les grandes lignes de cette seconde méthode ! Surtout, pensez à ne rien faire entre la session matinale et celle de 20h et autorisez-vous une pomme à 16h. Lorsque le soir venu vous sentez l’influx monter en votre fort intérieur, sautez dans votre Dacia, mettez Eminem à fond et roulez accomplir votre destiné. Inutile de trop réfléchir au cours de ce processus, laissez-vous portez, « lose yourself » comme Shady : El camino se hace al escalar…

Avant de conclure cet article par une étude comparative de nos 2 destinations, je me dois de dédier les lignes qui suivent aux personnages rapidement évoqués quelques lignes plus haut, vous savez, les anciens qui trainaient par là…

GRACIAS à Renato, Ernesto et JC qui nous ont clairement fait comprendre qu’ici, l’accueil n’est pas un vain mot ! En effet durant tout notre séjour, nous avons eu l’honneur de côtoyer ces 3 pionniers de la Team BTR, véritables légendes du coin avec qui nous avons déconné, partagé des méthodes et surtout prit conscience répliques de montres que la passion n’a pas d’âge ! La photo et la taille des biceps parlent d’elles-mêmes… Affutés comme des lames de rasoirs, broyeurs de colos sin limites et techniciens dans l’âme, c’est une grande leçon d’escalade que nous avons reçue à Bielsa.

Qui a le plus gros biceps ?

 

Team BTR ft. Team BMTJ : La passion en commun !!!

Enfin, gracias tambien à Manu et Claire qui nous ont fait découvrir leur terrain de jeu sans oublier de partager les cervezas post-croix et en nous invitant à bouffer un peu plus healthy que nos Princes dans leur van de fanaticos… Vive le sud-ouest !!!

///

Nous finirons ce récit par une analyse de marché sponsorisée par TripAdvisor dont la réalisation nous a été demandée par la FFME, soucieuse de proposer à ses nouveaux adhérents 2.0 des séjours « grimpe & culture » dans le sud-ouest :

La ville de Ainsa 30 km au sud : Ambiance colorado-mexicaine

*TJ : Se prononce « Tiji », peut s’écrire « Teejee ». Inspiré de l’appellation TB, autre légende lyonnaise ; Les aventures de TJ sont à suivre sur instagram et facebook avec le hashtag #teamTJ

**Client : Se prononce « CliENGT », terme utilisé par Renato pour caractériser un grimpeur potentiellement solide débarquant à Bielsa

La moitié de la pas très fine équipe : beaucoup d’M’Rockiens au m²

Ben MARIOTAT